Histoire de rendre service, Louise part passer ses vacances au fin fond de la campagne picarde pour suivre les travaux de la maison de Gisèle, une bonne copine de son amie Émilie. Armée de ses résolutions et du dernier Goncourt, sans compter sur une motivation quelque peu vacillante et d'un plan fantaisiste, elle compte bien tenir le vœu d'abstinence imprudemment fait devant sa bande de copines. Las, la tranquillité ne sera pas au rendez-vous, entre les yeux ravageurs de Joffrey et les tablettes de chocolat d'Arnaud.
Sans aucune surprise, c'est excellent: drôle, pétillant, bourré de références qui forment un jeu de piste fort sympathique, et, ce qui ne gâche rien, bien écrit. Loin de moi l'idée de jeter des tombereaux de fleurs à l'auteur, mais c'est un réel plaisir de lecture qui se laisse dévorer sans résistance. Et en même temps, même si c'est une vraie, vraie, vraie romance, c'est aussi comme dans L'homme idéal (en mieux), un joli portrait de femme moderne, bourrée de failles, de complexes, d'humour, et de surprises. On termine avec l'envie d'aller faire un tour en baie de Somme pour découvrir les phoques, et de retaper une grange, sait-on jamais! Avec celle, aussi, de continuer à découvrir ce univers attachant qui prouve bien que paillettes et rose bonbon ne riment pas forcément avec niaiserie!
Pour l'instant, c'est en version numérique, mais croisons les doigts, il se pourrait qu'un jour une version papier voit le jour. Et pour patienter, une nouvelle à venir pour le Salon du Livre de Paris!
Il y a quelques auteurs comme ça pour lesquels j'ai tendance à me retrouver, tout à fait par hasard, dans la librairie la plus proche, au garde à vous et prête à oublier toute dignité, le jour même de la sortie de leur tout beau et tout frais dernier roman. Limite je couinerais à l'instant même où l'objet de mes désirs pourrait, également par hasard, se retrouver entre mes mains.
Il se pourrait fort que de nouveaux courants d'airs errent dans ma cervelle de moineau, j'étais persuadée d'avoir déjà offert au vaste monde une chronique dithyrambique et enflammée du premier opus de la merveilleuse, scintillante et chatoyante Angéla Morelli lors d'un de mes innombrables retours en ce lieu. Mon désarroi fut donc abyssale lorsque je me rendis compte de mon fourvoiement. Las! Un tel oubli! Comment pus-je!
"Qu'est-ce que tu veux faire d'autre? A nos âges il n'y a guère que le système qu'on peut encore besogner. Du coup, ma libido s'est reportée sur la subversion."
Les Malaussène, pour moi, ce sont mes premières nuits blanches de lectrice, le bonheur de lire, relire, rerelire, rererelire, rerererelire encore et encore les aventures de cette joyeuse bande de cinglés, le premier roman doudou de grande personne. Les Malaussène, c'est de la joie, des frissons, des fous rires, des yeux écarquillés, un peu, d'accord, beaucoup de bovarysme (Pastor, Pastor...), Belleville, Paris. Et puis un jour, l'infidélité, d'autres aventures, d'autres plumes, la peur de revenir à ces premières amours et d'en être déçue.